14 mars 2005

Aprés l'entretien...

J'ai repris le même personnage, je l'ais mis dans une autre situation autre que l'entretien que j'ai posté y a qq temps, et ça donne ça...

Dans un métro une jeune femme assise sur une banquette deux places, coté fenêtre. En face sur une autre banquette deux places, assis sur le fauteuil coté couloir, un jeune homme.

Elle, elle relit ses cours de finance en anglais. Très assidûment, elle lit quelques lignes pour ensuite, le regard dans le vague, se les réciter mentalement.
Lui, il regarde ses chaussures bleues en soufflant. Il analyse les éléments qui pourraient lui faire passer une bien meilleure journée, le lendemain ou tout du moins bientôt vite.

Alors que tous les deux semblaient avoir trouver leur équilibre temporel dans ce wagon de métro, un jeune homme, après quelques hésitations, se décide à s’asseoir directement à coté de la jeune demoiselle.

- Salut ! Je te vois là toute seule, ravissante, et je me dis que tu devrais être mieux avec un gars comme moi à faire connaissance et discuter plutôt que réviser tes cours. lui dit-il rapidement et en montrant du doigt les feuilles qu’elle tenait dans sa main.
- Je … elle s’apprêtait à lui répondre mais elle fut coupée dans son élan par notre jeune homme assis en face, un siège plus loin.
- Je ne crois pas qu’elle ait envie d’être dérangé, et puis elle n’est pas seule puisque son ami, moi, je suis là. Il ne t’ennuie pas Chérie ? »
Porter par un élan qu’il ne se connaissait pas il finit sa phrase inventée de toute pièce, un peu difficilement, réalisant petit à petit ce qu’il était en train de faire. Puis il conclut en rajoutant « et puis nous sommes mardi !».
Il se rappelait ce que lui disait son père, dans des situations délicates, il fallait essayer de déstabiliser son adversaire, pour gagner du temps et parfois filler en douce. Seulement là dans le métro il ne pouvait pas aller bien loin.
La jeune femme le regardait interloqué. Le jeune prétendant ne se laissa pas démonté pour autant, son propre père lui ayant certainement déjà parlé de cette vieille ruse.

- On n’aime pas se faire coiffer au poteau, mais je me suis décidé avant toi vieux ! Quand on sait pas on fait pas hein ! rajouta-t-il avec un clin d’œil à son attention.
Le jeune homme voulut lui répondre mais il ne finit pas sa phrase, coupé cette fois ci par la jeune femme.
- Vous vous prenez pour qui tout les deux ? toi le dragueur amateur et toi le pseudo super héros !
Ils se tournèrent, les yeux écarquillés vers la jeune femme.
Après un court silence, seulement agrémenté du bruit de métro et du son ambiant, le jeune homme pris le devoir de la rassurer.
- Je voulais juste vous débarrasser de lui, je pensais bien faire en tentant de l’écarter rapidement, je ne cherchais rien d’autre, je ne voulais pas vous …
- Tu rien du tout, j’ai pas besoin que l’on joue les protecteurs ! non mais c’est pas vrai ! je suis là tranquille à réviser et je me fais emmerder.
- Oh là eh on se calme, déjà je te vouvoie, enfin je vous vouvoie, alors s’il vous plait j’aimerais que vous en fassiez autant, nous n’avons pas élevé les cochons ensemble !
- Ah non ça c’est sur ! Mais ça ne t’empêche pas de te la jouer héros sauveur de la dame en détresse pas en détresse du tout, et de m’appeler chérie par-dessus le marché !
- Non… c’est vrai ! acquiesça-t-il. Mais je l’ais fais avec … Il cherchait ses mots… respect, sans être désobligeant, et puis c’était finalement assez fin comme intervention. Vous n’auriez rien dit ça ce serait très bien passé, et nous n’en saurions pas là.
- Eh attend je t’avais vu venir quand même là …rectifia le prétendant
- Ah vous ça va ! fulmina-t-elle à son encontre.
- Oui, vous ça va, c’est quand même un peu de votre faute aussi ce qui arrive là. Je veux dire vous pouviez pas la laisser tranquille !
Le prétendant n’u pas le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre que la jeune femme se précipita de dire.
- Mais j’avais peut être envie d’être dérangé, peut être que je voulais qu’il me drague. Tu n’en savais rien. Maintenant tu as tout gâché, plus de naturel, plus de regards tendres et complices, ou encore coquins, plein de sensualité, plus de jeux de séduction, de sous entendus… non plus rien, parce que monsieur, voulait se lancer dans un étalage de bon sentiments, non mais je te jure, vous aviez besoin d’un peu d’attention peut être ?
Le jeune dragueur ne rajouta rien mais l’air heureux, il la pointa du doigt pour montrer à son adversaire qu’il marquait un point sans rien avoir eu à dire.
- Si ce n’est que ça, je vous laisse avec lui, encore désolé, et puis non je n’ai pas besoin d’attention. Mais je vous en prie continuez, dit-il à son acolyte en face de lui.
- Ah non ! On se défile maintenant, on fait sa bêtise, on s’est fait gronder et maintenant on se cache ! dit-elle d’un ton espiègle.
- Je ne me défile aucunement et puis vous aviez envie d’être draguée alors je vous laisse. En gentleman.
- En gentleman ? demanda-t-elle.
- En gentleman…
Elle regarda son voisin qui l’a regardait, tout sourire, sùr de lui.
- Non.
- Quoi non ? demanda le jeune prétendant.
- Non, j’aurais bien aimé être draguée, c’est vrai, même si je n’étais pas en condition, pas bien coiffé pas maquillé et regardez ces chaussures. Elle leva un pied et les deux hommes se penchèrent pour regarder la chaussure. Elle ressemblait à une chaussure à la mode, elle paraissait neuve de quelques jours, rien qui n’alarma les deux jeunes gens, sauf peut être un peu la couleur, mais rien qui n’aurait mérité autant d’attention et de dédain gratuit, comme en faisait preuve la propriétaire de ces charmantes chaussures rouge. La jeune femme rajusta son pantalon sur sa chaussure et continua. J’aurais effectivement aimé que l’on me fasse rire un peu, j’en ais bien besoin, dit-elle en regardant ses notes, un peu de fun et de surprise m’aurais fait du bien. Mais pas par lui, finit elle par dire.
- Vous alors !
- Comment ça pas par moi ? demanda le jeune prétendant soudain indignait.
- Non pas par vous, je sais pas vous êtes trop, enfin je veux dire, non vous n’êtes pas mon type.
- Vous le vouvoyez lui, pourquoi vous n’en faites pas de même avec moi ? demanda le jeune homme, mais le regard noir de la jeune femme fut sa seule réponse. Un temps résigné, il se pencha à nouveau sur ses chaussures, avant de se redresser sur son siége.
- Y a pas quelques secondes vous disiez vouloir être dragué, je crois avoir fais ça pas trop mal. Il regarda le jeune homme en face de lui et lui demanda « non ? », d’un signe de lèvres peu convaincu le jeune homme lui répondit « c’était quand même moyen. »
- Vous ne devez pas être dans un bon jour rajouta la jeune femme.
- Pas dans un bon jour se répéta-il, comme pour assimiler tout le sens de cette phrase.
La jeune femme se retourna vers le jeune homme, laissant le dragueur dans ses pensées, et lui demanda
- On parle de lui, mais lui au moins il a tenté une approche, qui reste ce qu’elle est certes, mais tu aurais fais quoi toi ? et puis c’est quoi cette histoire de « Et puis nous sommes mardi ! » ?
- Arrêtez de me tutoyer !
- Arrête de changer de conversation. Tu aurais fais quoi ?
- Oui vous auriez fais quoi ? demanda une personne assise derrière, qui intrigué avait posé la question.
Le jeune homme et la jeune fille regardèrent autour d’eux. Le jeune prétendant toujours dans ses pensées ne réalisait pas que leur conversation avait attirée tous les regards et l’attention des personnes présentes.

- répondez donc rapidement si ça ne vous dérange pas trop je descends dans deux stations.
- Moi aussi.
- Pareil, faite vite jeune homme.
- Svp.
- Moi dans trois, alors j’ai un peu de temps mais je vous en prie, continuez.
- Ah non merde j’ai encore perdu ! putain de jeux de nom de dieu de merde ! s’exclama du fond du wagon, un jeune garçon. Il avait trouvé une place derrière la plupart des passagers, et n’avait donc pas du tout écouté et suivit la scène entre les trois jeunes gens ainsi que l’attitude des passagers. Ce sentant soudain épier, il releva la tête et croisa les regards de tous les passagers qui s’étaient retournés surpris par son crie.
- Qu…Quoi ? Bonjour ! Euh c’est rien c’est juste…mon jeux qui me casse les couil…qui m’ennuie… pas grave quoi ! Non ?
Alors qu’il finissait sa phrase, le métro s’était arrêté. La jeune fille se leva rapidement, montra des yeux la porte de l’autre coté au jeune homme, lui faisant comprendre qu’il devait sortir. Celui-ci allait lui dire qu’il ne descendait pas à cette station, elle devina son attention et lui montra du pouce les passagers derrière qui, à n'en pas douter, auraient tous voulu savoir ce qu’il aurait fait. Il fit les gros yeux mais se leva aussitôt en se dirigea vers la porte. Elle le suivit peu après avoir tirait son prétendant hors de ses pensées en l’agrippant par le bras pour qu’il la suive. Ils se retrouvèrent, tous les trois, dehors sur le quai des Tuileries alors que dans le métro personnes ne s’étaient encore aperçu de leur disparition.

Un des passagers se retourna enfin. Les autres se retournèrent tous rapidement quand ils l’entendirent s'exclamer.
- Ah bé non merde et la suite ?

2 commentaires:

Dohuz a dit…

Insolite. Ca suffit...

Anonyme a dit…

J'adore cette scène... C'est tout toi!!!